Bel-ka a froid. Maman n’arrive pas à réchauffer Bel-ka. Il ne fait plus noir. Bel-ka n’aime pas le noir. Bel-ka pleure toujours quand Maman fait disparaître la lumière en touchant un grain de croquette sur le mur. Papa avait alors envoyé une petite lumière toute ronde comme la ba-balle de Bel-ka. Bel-ka l’avait mise dans son lit. Bel-ka pensait qu’on pouvait la manger, mais elle était trop grosse. Papa avait montré ses dents et fait le bruit qu’il fait quand il est content. Alors Bel-ka a recommencé. Peut être voulait-il que Bel-ka la mange ? Mais c’était trop gros et ça n’avait pas bon goût. Papa a dit « Nii » et Bel-ka a laissé. Le grand bruit resonne, Bel-ka se reblotti contre Maman et gémit, mais elle n’entend pas Bel-ka, elle ne bouge pas. Où est Papa ? Bel-ka se redresse. Bel-ka se gratte les oreilles. Une fine couche de poussière tombe. Bel-ka s’assoit. Bel-ka ne voit pas bien. L’œil gauche de Bel-ka le picote. Bel-ka a faim. Bel-ka doit prendre ses croquettes. Bel-ka a soif, Maman n’a pas donné à boire à Bel-ka. Bel-ka veut faire popo, Papa n’a pas fait sortir Bel-ka. Mais il est où Papa ?
Bel-ka se lèche la patte. Elle est beaucoup plus sombre que d’habitude, comme le jour où Bel-ka s’était jeté dans une flaque d’eau dans la rue. Maman n’était pas contente, elle avait dit « Bel-ka, niet ». Mais là elle n’appelait plus Bel-ka. Bel-ka n’entend que cet horrible bruit qui effraie Bel-ka. Bel-ka a faim, où est la nourriture ? Chez nous a changé. Il n’y a plus de lumière, beaucoup de poussières, depuis que le grand bruit était passé voir Bel-ka, Maman et Papa. Bel-ka a eu peur. Bel-ka a hurlé sur le bruit, mais le bruit est venu quand même. Le bruit est venu avec la lumière, mais la lumière qui brûle. Comme quand Maman est dans la pièce où il y a les bonnes odeurs. Elle tourne un grain de croquette et la lumière qui brûle apparaît. Bel-ka voulait toucher le grain de croquette, mais Maman a dit « Niet ». Quand Maman n’était pas là Bel-ka voulait encore toucher le grain de croquette et faire apparaître la lumière qui brûle, mais Papa à dit « Nii ». Il est où Papa ?
Papa et Maman ont crié chacun sur l’autre, mais crié comme quand ils sont fâchés avec Bel-ka. Il y avait longtemps ou pas longtemps ? Maman avait envoyé un tissu attaché à un bout de bois. Bel-ka était content, il allait le mordiller. Mais, elle l’avait mis tout en haut dans la pièce où il y a l’air frais et le vide. Le drapeau il avait trois traits : un très clair comme la lumière du jour, du bleu au milieu, et une couleur sombre après. Bel-ka savait que c’était du bleu, car Papa lui avait dit du bleu, et le bleu, ça ne ressemblait pas aux autres couleurs, c’était bleu. Et il y avait un gros oiseau collé sur le tissu. Bel-ka sait que c’est un oiseau, il y en a plein. Ils arrivent à rester dans les airs quand ils sautent. Quand Bel-ka veut jouer avec eux ils sautent et restent dans les airs, et Bel-ka ne peut pas les suivre. Papa n’était pas content, il avait crié, Maman aussi. Papa avait dit « Nii Ma-cha ». Ma-cha c’est Maman, c’est comme cela que Papa la fait venir. Bel-ka c’est Bel-ka, c’est comme ça que Papa fait venir Bel-ka. Et après Papa aussi est venu avec un tissu au bout d’un bois. Bel-ka était content, il pensait qu’il allait pouvoir jouer avec, mais, Papa l’avait mis aussi tout en haut dans la pièce où il y a l’air frais et le vide. Le tissu avait cette fois-ci deux bandes. En premier du bleu. Bel-ka savait que c’était du bleu, car Papa lui avait dit du bleu, et le bleu ça ne ressemblait pas aux autres couleurs, c’était bleu. Et ensuite une autre couleur. Maman aussi avait crié, elle avait dit « Niet Bo-dann ». Bo-dann c’est Papa, c’est comme cela que Maman le fait venir. Encore ce grand bruit. Bel-ka se couche contre Bel-ka, les oreilles aplaties et la queue entre les jambes près du fauteuil. Le fauteuil préféré de Papa. Un jour Bel-ka l’avait mordu pour tester sa résistance. Papa avait crié « Nii Bel-ka ». Le fauteuil était à présent renversé, déchiré et tordu comme le jouet de Bel-ka. Papa ne va pas être content. Mais il est où Papa ?
Bel-ka se releva. Il huma l’air, dressa les oreilles. L’air n’était que poussière. Il y avait un bruit ininterrompu. Un plic ploc comme quand Papa n’appuie pas bien sur le bâton qui fait sortir de l’eau dans la salle qui sent bon et que Maman crie sur lui. C’est de l’eau ! Bel-ka fit frétiller sa queue. Bel-ka parti dans la direction du bruit, mais il y avait tout un tas de gros cailloux. En haut était tombé dans la maison. Le plic ploc venait d’en haut. Il y avait un gros trou. Il y avait une main, on aurait dit la main de Ok-ssa-na. 0k-ssa-na c’est comme cela que Maman la fait venir. Elle ne vit pas avec Bel-ka, Papa et Maman. Bel-ka entend souvent sa voix comme si elle venait d’en haut. Parfois, elle et Bel-ka se croisent en bas. Elle donne du sucre à Bel-ka. Elle sent bon, et elle est gentille, mais elle ne veut pas jouer avec Bel-ka. C’est la main d’Ok-ssa-na et de sa main vient le plic ploc. C’est comme de l’eau, mais c’est sombre, ça sent la viande et ça a le gout de la cuillère que Papa fait tomber quand il mange. Ce n’est pas de l’eau. Bel-ka a soif. Bel-ka a faim. Bel-ka veut faire popo mais Papa n'est pas là pour faire sortir Bel-ka. Il est où Papa ?
Bel-ka se retourne et va vers Maman. Elle était couchée sur le sol, toujours endormie, le même liquide qui sortait d’Ok-ssa-na sur le front, les bras dans une position bizarre. Bel-ka vint se coucher contre son bras, la huma et lui lapa le visage. Il avait le goût de poussière et de cuillère. Maman ne bougeait pas, pourtant ses yeux étaient ouverts. Elle regardait vers le haut. Bel-ka se blottit contre elle, au niveau de ses aisselles. Bel-ka n‘entendait pas le petit bruit répétitif qu’il y avait dans le corps de Maman. Elle l’avait peut-être fait disparaître comme elle faisait disparaître la lumière avec le grain de croquette sur le mur. Bel-ka avait froid et commença à vibrer. Il se blottit encore plus contre Maman, mais son corps n’était plus chaud et devenait froid également. Avant, quand ils avaient froid, Papa envoyait un tissu assez épais et le mettait sur Maman et Bel-ka. Papa n’était pas là pour le faire. Mais il est où Papa ?
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